Dîner annuel des Assyro-Chaldéens de France

Dîner annuel des Assyro-Chaldéens de France

Dîner annuel des Assyro-Chaldéens de France

Ce mardi se tenait à Paris, le dîner annuel des Assyro-Chaldéens de France qui rassemble toujours de nombreux amis des Chrétiens d’Orient.

Chaque rencontre avec les communautés assyro-chaldéennes et syriaques nous rappelle combien la France et l’Europe ne doivent pas oublier leur héritage.

C’était un grand honneur pour moi d’être présente à leurs côtés pour leur renouveler tout mon soutien dans la droite ligne de l’engagement de ma collègue Valérie Boyer au Sénat pour l’adoption à l’Assemblée nationale de la proposition de résolution que j’ai déposée l’an dernier.

L’association des Assyro-Chaldéens en France (AACF) m’ont proposé de prononcer un discours à l’occasion de ce dîner. Vous le trouverez ci-après.

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Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les parlementaires, chers collègues,
Madames, Messieurs, les représentants de l’ambassade, Messieurs les représentants des cultes,
Mesdames et Messieurs en vos rangs, grades et qualités,
Mesdames et Messieurs,

C’est un grand honneur pour moi de m’exprimer devant vous. Un très grand merci de m’offrir l’occasion de partager - avec vous tous - les raisons de mon engagement pour défendre les Chrétiens d’Orient.

A peine élue - il y a un peu plus de 3 ans député de Maine-et-Loire – vous m’avez conviée à partager votre table. Je rencontrais, à cette occasion, grand nombre d’entre vous et ce soir-là je fus convaincue que désormais élue de la Nation, il me fallait poursuivre mon engagement personnel et accompagner votre détermination à défendre cette belle et noble cause des chrétiens d’Orient avec les outils qui sont ceux d’un parlementaire français.

Votre rendez-vous annuel est, je crois, fondamental et précieux, en ce sens qu’il permet de témoigner du nécessaire engagement de solidarité que la France et ses représentants doivent avoir envers les chrétiens orientaux.

Car les chrétiens d’Orient sont - et ont toujours été - un pont vers l’Europe. Ils contribuent - indéniablement - à l’enjeu crucial du dialogue des cultures et surtout à toujours nous rappeler que nous-mêmes - chrétiens de l’Occident - sommes les héritiers d’une longue et profonde histoire. Les Chrétiens d’Orient sont le berceau de notre Chrétienté avec lesquels nous partageons une foi commune.

Si à l’évidence, les Chrétiens européens n’ont pas vécu ce que vos familles ont subi ou subissent encore, l’Histoire (avec un grand H) commande de nous souvenir.

De nous souvenir, qu’il y a 109 ans, ce sont des milliers d’Assyro-Chaldéens et de syriaques qui ont péri et se sont vus déposséder d’une grande partie de leurs lieux de vie, de culture et de mémoire. Ce sont plus de 400 églises et monastères qui ont été ruinés.

Ce ne sont pas uniquement les populations chrétiennes qui étaient visées, ce sont également tous les lieux symboliques de la présence chrétienne du simple fait de leur croyance.

Le génocide perpétré entre 1915 et 1918 ne visait qu’à une homogénéisation de l’Empire à raison de massacres planifiés, de manière systématique, coordonnée et froide.

Il ne se limite pas au passé, mais résonne toujours dans notre présent.
Les séquelles de cette tragédie persistent encore aujourd’hui dans vos coeurs, vous qui continuez de lutter pour la reconnaissance, la justice et la préservation de votre héritage culturel.

Beaucoup d’entre vous et de vos amis ont été amenés, au fil des ans, à s’installer en Europe et particulièrement en France, comme l’atteste de nombreuses Églises regroupant les fidèles de vos cultes. Vous avez trouvé dans notre pays accueil et amitié. Vous vous êtes remarquablement intégrés à la communauté nationale, sans perdre pour autant vos racines et vos richesses culturelles dont vous faîtes d’ailleurs bénéficier l’ensemble de la Nation française.

La France est la fille aînée de l’Eglise. Alors, je voudrais vous dire ce soir qu’en tant que parlementaire française, je me tiens à vos côtés pour que l’Assemblée nationale française reconnaisse aussi le génocide qui a été perpétré à l’encontre de vos communautés.

Notre collègue Valérie Boyer a admirablement mené ce combat, avec succès, l’an dernier au Sénat. Le chemin est donc tracé et je ne doute pas que d’ici quelques semaines mes collègues députés suivront cette voix et voteront le texte que j’ai déposé et qui est désormais partagés par de nombreux collègues sur les bancs de plusieurs groupes de l’hémicycle.

Notre héritage chrétien commande responsabilité et courage pour défendre nos valeurs, pour surtout ne pas relâcher nos efforts.

Alors, j’espère de tout cœur que ce texte sera débattu dans les prochaines semaines avec le soutien des groupes qui considèrent que ce combat est juste.

Évidemment, cette reconnaissance n’effacera ni les crimes ni les atrocités qui ont été commis mais participera à marquer que notre Nation française porte en son sein la volonté de porter ses racines avec fierté et honneur et n’abandonnent pas ses frères et sœurs d’Orient.

Si à l’Occident la tentation est de plus en plus grande de renoncer au christianisme et de sombrer dans le relativisme woke, il est plus qu’essentiel, que ceux qui s’engagent pour la France rappellent que le christianisme est son Histoire, son identité et qu’elle a façonné nos relations humaines.

C’est un terrorisme aussi bien perfide que de notre mettre notre société occidentale, notre culture et notre civilisation commune à genoux.

Car c’est bien notre foi chrétienne qui, dans son universalisme, a œuvré à la construction de notre civilisation tant philosophique que politique.

Nous ne pouvons pas faiblir lorsque nous voyons le combat qui a été le vôtre. Votre courage nous engage, notre héritage nous commande d’agir.

Nous ne pouvons pas renoncer mais au contraire nous avons l’impératif d’agir sans relâche et avec force pour tous ceux qui sont battus et qui se battent encore pour défendre leur foi jusqu’au dernier jour.

Ce combat sincère et noble ne doit jamais être abandonné. Ce soir comme demain, je serai toujours à vos côtés.

Je vous remercie.


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