ENTRETIEN. Anne-Laure Blin : « Comme 2023, 2024 sera une année de mobilisation absolue »

ENTRETIEN. Anne-Laure Blin : « Comme 2023, 2024 sera une année de mobilisation absolue »

ENTRETIEN. Anne-Laure Blin : « Comme 2023, 2024 sera une année de mobilisation absolue »

Ce dimanche 28 janvier, Anne-Laure Blin, députée de la troisième circonscription, a présenté ses vœux à la population, à Jarzé. L’occasion de dresser un bilan de l’année 2023 et de rappeler qu’elle reste « une élue de terrain, résolument engagée ».

Alors qu’elle a présenté ses vœux à la population ce dimanche 28 janvier à Jarzé, Anne-Laure Blin nous a reçus dans sa permanence beaufortaise, vendredi 26 janvier. L’occasion pour la députée de la troisième circonscription de Maine-et-Loire de dresser son bilan pour 2023 et d’évoquer 2024.

Comment qualifierez-vous l’année 2023 ?

Anne-Laure Blin : « 2023 fut pour moi une année de mobilisation absolue. Tout comme le sera 2024. L’actualité nous démontre combien on ne doit rien lâcher. Et je ne lâcherai rien. Je suis et je resterai résolument engagée car on n’a plus le droit à l’erreur. »

« Quand je reviens ici, c’est une vraie bouffée d’oxygène »

Comment se manifeste cet engagement ?

« Ce qui est profondément important pour moi, c’est le terrain. Le terrain doit être la source de toute notre action au Parlement. Toute personne qui le souhaite doit pouvoir rencontrer son député. Donc, je me suis attelée en 2023, et ce sera la même chose en 2024, à passer dans tous les villages de ma circonscription. J’ai assuré plus de cent permanences mobiles. Cette proximité, c’est le lien de confiance qu’on établit entre les habitants d’un territoire et les élus, entre les Français et les représentants de la Nation. On ne va pas à la rencontre des gens simplement au moment des élections, ce n’est pas du tout ma philosophie. J’aime faire mon marché, j’aime rencontrer les gens de manière imprévue, j’aime parler à bâtons rompus, simplement. C’est ça la vraie vie. Et c’est de la vraie vie dont je m’inspire. Je profite toujours de ma présence dans les villages pour aller rencontrer ceux qui œuvrent à leur dynamisme, une association, un commerce, une exploitation agricole, une société de boule de fort… Il m’arrive aussi de prendre part, sur un temps donné, à une activité professionnelle. J’ai fait une manœuvre avec les sapeurs-pompiers, j’ai passé une nuit avec des ambulanciers, je suis allée aux côtés du personnel qui s’occupe de l’entretien des bâtiments publics, j’ai passé une matinée avec l’ADMR de Baugé… Ça me permet de voir concrètement ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. C’est très riche pour moi, ça me permet d’alimenter ma réflexion, ça me donne des idées et surtout, ça m’encourage. Il y a quand même une ambiance très particulière à Paris. Quand je reviens ici, c’est une vraie bouffée d’oxygène. Enfin, mon engagement, c’est aussi des rencontres avec les élus locaux, départementaux, régionaux. Il faut parvenir à tisser des liens entre nous. Si je peux œuvrer à rassembler pour défendre nos campagnes, ça permettra d’être mieux entendu. C’est ma philosophie sur le terrain, qui trouve évidemment des répercussions à l’Assemblée nationale, par des interventions, des propositions de loi, des questionnements auprès des ministres… »

« Les agriculteurs souffrent en silence depuis trop longtemps »

Localement, dans quels projets vous impliquez-vous ?

« Il y a le casino de Saumur bien sûr, un dossier porté depuis de longues années, notamment par mon prédécesseur Jean-Charles Taugourdeau. Pour moi, c’est une évidence d’accompagner ce projet. Quand un territoire veut se développer, je ne vais pas le contraindre. Mon rôle, c’est de faciliter la vie des concitoyens et des collectivités. Maintenant, c’est à la municipalité de construire son projet mais celui-ci doit être structurant pour le territoire. Il faut penser attractivité économique avant tout. Il y a aussi le grand projet de la prison qui doit être construite à Loire-Authion. Ce projet doit faire partie intégrante d’un territoire. On doit notamment penser à la gestion des flux, qui ne viendront pas exclusivement d’Angers. Il y a la problématique de la départementale 347, très fréquentée et accidentogène ; le Département a fait un certain nombre de propositions dans le secteur de l’établissement pénitentiaire. Je veux qu’on poursuive la réflexion jusqu’à l’est du département, c’est la raison pour laquelle je m’implique dans ce dossier. Il y a un autre projet que je vais défendre avec force : la construction de deux EPR à Chinon. Même si on est en Indre-et-Loire, c’est un vrai projet structurant également pour notre territoire. On parle de milliers d’emplois dont nous pourrons aussi bénéficier. On ne doit pas laisser passer le train. Et puis, il y a des projets de développement d’entreprise qui nécessitent un accompagnement législatif. Cela concerne autant l’industrie que l’agriculture. Je pense par exemple à la gestion de l’eau, à la réutilisation des eaux usées, à la recherche variétale sur laquelle on va prochainement se pencher… »

Quel regard portez-vous sur la crise agricole ?

« Je suis allée hier (jeudi 25 janvier, N.D.L.R.) à la rencontre des agriculteurs, sur les ronds-points de Baugé et Vivy. Je suis atterrée de la manière dont on réagit aujourd’hui. On nous a vendu un nouveau gouvernement, proche des gens… Avec un Premier Ministre qui ne s’est pas encore déplacé. Ce qui est certain, c’est que cette colère n’est pas nouvelle. Les agriculteurs souffrent en silence depuis trop longtemps. Et si on ne simplifie pas, si on n’allège pas le contrôle des exploitations agricoles, notamment sur la question des normes environnementales, ça ne fonctionnera pas. Aujourd’hui, Bruxelles contraint, Paris achève. Il y a deux sujets sur lesquels je vais me battre : le revenu d’abord. Le gouvernement doit l’affirmer : le coût d’achat ne doit pas être inférieur au coût de production. C’est juste une mesure de bon sens. Et c’est la première chose à faire pour assurer un revenu décent aux agriculteurs, lié à la hauteur de leur travail. Et puis, je vais défendre la question du droit à l’erreur pour les agriculteurs. Enfin, mon autre cheval de bataille, c’est l’approvisionnement en eau et la question des réserves. On ne doit pas attendre un prochain épisode de sécheresse pour avancer sur ce sujet. On a un territoire majoritairement constitué de zones humides, il faut saisir cette opportunité et prendre des engagements fermes. »


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