Maine-et-Loire. La députée Anne-Laure Blin intervient à l’Assemblée sur les aides aux entrepreneurs

Maine-et-Loire. La députée Anne-Laure Blin intervient à l'Assemblée sur les aides aux entrepreneurs

Maine-et-Loire. La députée Anne-Laure Blin intervient à l’Assemblée sur les aides aux entrepreneurs

La députée de la 3e circonscription de Maine-et-Loire, Saumur-Nord, Anne-Laure Blin est intervenue au sein de l’Assemblée Nationale ce weekend. Membre de la mission économie à l’Assemblée, elle s’est fait la porte-parole du groupe Les Républicains au sujet du soutien aux entrepreneurs. Elle évoque une non-préparation à la 2e vague, les aides gouvernementales, ou encore les zones blanches.

« Nous examinons cette mission budgétaire au lendemain d’échanges parfois dynamiques concernant l’ouverture de nos commerces de proximité. Alors que notre pays traverse une crise à la fois sanitaire et économique sans précédent, Monsieur le Ministre, je dois dire que je déplore que les échanges que nous avons eus n’aient pas réussi à faire comprendre au gouvernement que les représentants de la Nation qui sont présents dans cet hémicycle sont là avant tout pour vous faire remonter les préoccupations et la détresse des commerçants de nos villes et de nos villages.

Pour la seconde fois, la France s’est reconfinée la semaine dernière. Pour une seconde fois, les Français sont appelés à rester chez eux ou à télétravailler (je vais y revenir). Pour une seconde fois, les commerçants sont contraints de fermer boutique. Et pourtant, le Président de la République nous avait assuré que nous « serions prêts » en cas d’une 2e vague ! Malheureusement, nous payons aujourd’hui le poids d’une non-préparation, d’une non-anticipation ! Le spectre de la faillite économique plane au-dessus de nos têtes. La réalité est plus sombre que celle que laisse entrevoir ce gouvernement qui n’a de cesse de vanter sa politique économique et le soutien qu’il apporte aux entreprises.

Pour faire face à cette crise, nous ne contestons pas qu’il a fallu faire des choix forts pour préserver la santé des Français. Mais nous aurions pu espérer un équilibre juste et acceptable par tous. Malheureusement, l’État, du fait de son impréparation, est contraint à l’improvisation et se livre à une spirale incohérente d’ordre/contrordre/désordre qui suscite confusion, incompréhension et en définitive la colère de nos concitoyens. Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer, par ailleurs, que l’État a préféré soutenir nos entreprises avec des aides plutôt que de les aider à travailler. Les conséquences de ce choix pourraient être dévastatrices. »

Des faillites en prévision ?

« Après avoir été fortement affaiblies par la première vague, 55% des PME craignent de baisser prochainement leur rideau définitivement. Des faillites qui n’auront pour d’autres effets que d’augmenter le nombre des chômeurs en France. Et je crains très sincèrement par exemple que le taux de chômage dans le Saumurois, dans ma circonscription, qui est déjà très élevé soit encore en augmentation dans les prochaines semaines… La fracture entre l’urbain et le rural se creuse de plus en plus. Nos commerces de proximité, coeur de nos bourgs de nos villages, sont perdus face à l’incohérence des annonces gouvernementales et surtout au maquis du mille-feuille administratif qu’elles engendrent…

J’étais encore hier avec les représentants du bâtiment… tous nos artisans s’accordent à dire qu’il faut mettre de l’ordre, de la clarté, de la lisibilité dans ce qui est proposé ! Même s’il est évidemment nécessaire, plus que de l’argent, ils ont besoin d’être accompagnés, d’être guidés, sans être assistés. Nous examinons cette mission budgétaire en parallèle du Plan de Relance annoncé fièrement par le Gouvernement. La relance est indispensable. C’est un fait. En responsabilité, notre groupe a voté le plan, mais concevez tout de même que les mesures sont un peu confuses… Le 1er novembre dernier, des entrepreneurs de Toulouse ont manifesté leur désarroi : certains affirment ne pas avoir vu la couleur des aides promises par l’État. Pour d’autres, ces aides ne viendront jamais en raison du fait qu’ils sont inéligibles à ces dernières, comme le chômage partiel qui ne concerne que les entreprises qui ont des salariés. Quid des entreprises sans salariés ? Qu’en sera-t-il du fond de 100 millions d’euros que le Gouvernement vient d’annoncer afin d’aider nos petits commerces à se digitaliser ? Nous assurez-vous que tous nos commerçants en bénéficieront ?

Monsieur le Ministre, donner de l’argent… de l’argent public qui plus est est une intention louable, mais êtes-vous certain que cela soit suffisant ? Je vous le dis comme je le pense, non ! La mission économie que nous examinons aujourd’hui présente des lignes budgétaires très fonctionnelles… et pour cause puisqu’en a été sortis tous les leviers de politique économique… Et pour cause le FISAC que vous avez supprimé n’y est plus et nous ne l’avez pas compensé…. Des lignes sont consacrées également à nos moyens numériques. »

Le télétravail en zone blanche

« Et je voudrais justement pour évoquer de nouveau la question du « Haut Débit ». Dans ma circonscription, circonscription rurale, Monsieur le Ministre, cette question est essentielle. Le plan « Haut débit » a pour objectif de couvrir le territoire à 100% en très haut débit (4G) d’ici 2022. À deux ans de l’échéance, le pari est loin d’être gagné. Une fracture numérique persiste. À l’examen des échelles départementales, les inégalités sont visibles : pendant que le taux de couverture fibre est de 100% pour Paris, à peine 35% dans le Maine-et-Loire. Les zones blanches, quant à elles, continuent d’exister (2%). À l’heure de l’essor du télétravail, difficile toute de même d’expliquer aux Français qu’ils se doivent de rester chez eux et d’y travailler, alors qu’il leur est impossible d’avoir un accès internet et parfois téléphonique….

Mes chers collègues, pour conclure, il est nécessaire évidemment que nous examinions nos projections financières, mais il est essentiel avant tout d’avoir une véritable stratégie de fond. Donner des moyens financiers ne suffit pas, il faut donner des leviers, lever les blocages pour nos entreprises qui sont à l’origine du financement public de toutes nos politiques. »

Saumur Kiosque - 9 novembre 2020


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